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NaNoWriMo 2015 : mon bilan

Vous l'avez peut-être remarqué : je n'ai rédigé aucun article en novembre... et pour cause. Cette année, j'ai décidé de participer au NaNoWriMo, un challenge qui consiste à écrire un roman de 50 000 mots en un tout petit mois. 


En septembre dernier, j'ai entamé l'écriture d'un roman, vous vous souvenez ? Le NaNoWriMo était l'occasion rêvée d'avancer ce projet, et mon premier jet est ainsi passé de 15 000 mots fin octobre à 55 000 mots aujourd'hui ! C'est pas mal, mais si vous faites le calcul, ça veut dire que je n'ai pas dépassé les 40 000 mots en novembre. Eh oui, j'ai lâchement abandonné le challenge à quelques jours de la fin...et je vais vous expliquer pourquoi. Mais d'abord, un petit topo sur le fonctionnement du NaNo (pour les intimes).


Le NaNo, comment ça marche ?

Ce qu'il faut savoir, c'est que le NaNoWriMo (au fait, c'est l'abréviation de National Novel Writing Month, le "mois national de l'écriture de roman"), c'est avant tout une communauté en ligne. Pour la rejoindre, il faut s'inscrire sur le site internet dédié, et voilà, le plus dur est fait ! (non, ne déconnons pas, il vous reste tout de même un roman à écrire). Vous étoffez votre profil, vous créez une fiche pour votre roman... et vous pouvez ensuite vous rajouter des "buddies" (d'autres participant-e-s dont vous pourrez suivre l'avancée dans le challenge), laisser des messages dans le forum (il comporte une partie "régionale" pour chaque pays), et prendre part, si vous le souhaitez, aux divers événements organisés par d'autres nanoteur-se-s, dont des rencontres IRL. Cet aspect communautaire se retrouve également sur les réseaux sociaux, avec notamment les hashtag #NaNoWrimo et #NaNoFR sur Twitter, qui permettent de suivre celles et ceux qui, inconscient-e-s, se sont lancé-e-s dans la même aventure que vous.

Pendant le NaNo, vous recevez de temps à autres des "pep talks" dans votre messagerie : il s'agit de discours d'encouragement rédigés par d'autres auteur-e-s dans le but de vous booster. Vous décrochez également des badges en fonction des étapes franchies (5000 mots... 10 000 mots...). Pour faire état de votre avancée, il vous suffit de mettre à jour votre compteur de mots sur le site. Pour la validation finale, il vous faudra copier/coller votre roman sur le site, mais c'est simplement pour le comptage officiel : il ne sera jamais dévoilé aux autres participant-e-s (sauf bien sûr si vous choisissez de le faire par ailleurs sur votre blog ou sur un forum, par exemple). 

Alors, c'était bien ou pas ?

Bah ui, c'était cool ! Mais il y avait du bien et du moins bien. Ce qui est sûr, c'est que l'expérience s'est avérée super intéressante et que je n'ai aucun regret. Aujourd'hui, je suis tout de même en possession d'un premier jet consistant, loin d'être terminé certes, et qui va nécessiter un lourd travail de réécriture (mais ça, c'est normal), mais voilà, c'est quelque chose de tangible, et c'est bien plus qu'il y a quelques semaines. C'est même beaucoup, beaucoup plus qu'il y a quelques mois. Je ne sais pas où ce projet me mènera, mais peu importe la destination au final. L'essentiel c'est que je travaille, je m'exerce, je patauge, je bute, je me force, j'avance laborieusement, et puis des fois j'avance facilement... et tout cela contribue à me faire progresser. Ce ne sera jamais perdu !

Pour en revenir au NaNo en particulier, je pense pouvoir dire que j'ai vécu l'expérience en deux phases. La première, extrêmement motivante, où tout le monde part de zéro, où l'océan des possibles est encore vaste (oui je suis d'humeur lyrique un peu), où l'on découvre la communauté et... où l'on n'est pas fatigué-e (je reviendrai là-dessus). J'ai adoré cette première phase, et c'est là que j'ai réalisé que le NaNo n'était vraiment pas une compétition : les maîtres mots sont la bienveillance, l'encouragement, le soutien... Nous ne sommes pas là pour pondre des œuvres d'art (quoi que, qui sait ce que tout cela donnera au final ? Hein ?) mais pour faire ensemble ce que l'on aime faire, à savoir écrire. On apprend ensemble à y consacrer du temps, à trouver son rythme, on échange des tuyaux... Bref, c'est chouette. C'est un aspect que j'ai vraiment aimé. 

Au-delà de la communauté NaNo, j'ai aussi trouvé très exaltante cette période où le roman avance de mieux en mieux parce que certaines choses se sont officiellement mises en place, que l'on commence enfin à bien connaître ses personnages. Les dialogues deviennent plus fluides, l'enchaînement des événements plus clair... Et quand on atteint enfin LE passage que l'on souhaitait écrire depuis tout ce temps, celui où tout devait mener, c'est vraiment magique. 

Oui, mais...

Mais voilà, il y a eu cette deuxième phase. Pour ma part, comme pour d'autres participant-e-s sans doute, elle a commencé le 13 novembre, pour les raisons que l'on sait tous-tes. Pendant quelques jours, j'ai perdu toute envie d'écrire. J'ai accumulé du retard, et je savais que ce peu de retard me serait fatidique parce que j'écris relativement lentement et qu'il m'est très difficile d'aller au-delà du quota journalier (30 jours / 50 000 mots = à peu près 1700 mots par jour). Lorsque j'ai retrouvé la motivation (en me donnant un sérieux coup de pied aux fesses, certes, mais quand même), j'ai réussi à taper dans les 2500 mots par jour pour combler mon retard, mais au prix d'une fatigue qui a commencé à s'accumuler... et d'une motivation décroissante. J'ai commencé à écrire pour écrire sans aimer vraiment ce que je faisais. La façon dont mon histoire évoluait devenait vide de sens, brumeuse, et toutes ses incohérences ont commencé à me sauter aux yeux. Et plus j'écrivais, plus mon insatisfaction devenait consistante... 

Or, ce roman, j'ai vraiment envie d'en faire quelque chose. J'ai envie de l'achever, et qu'il me plaise. Parti comme c'était parti, j'allais juste m'en dégoûter, je crois, et ce n'était vraiment pas le but de l'opération. Quelques jours avant la fin du challenge, j'ai ainsi décidé de prendre une pause qui s'est finalement transformée en abandon assumé. Oui, à 10 000 mots de l'objectif final ! C'est un peu bête de s'arrêter aussi près du but, mais c'était justifié à mon sens. Maintenant, je vais prendre le temps de réfléchir à ce que je peux faire pour remettre mon histoire dans les rails, et reprendre du plaisir à l'écrire. En attendant, j'ai vécu une chouette expérience et, qui sait, peut-être que j'aurai envie de la retenter l'année prochaine :).

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